"Les médiassont appelés à jouer un rôle de plus en plus important dans la lutte contrela pauvreté et la poursuite des Objectifs du Millénaire. Cela fait longtempsqu’on glose à ce sujet. Mais combien de bailleurs et d’ONG s’investissent ne serait-ce que ponc-tuellement dans l’appui aux médias du Sud ? Quelle part de l’aide leur estaccordée ? Combien de programme et de projets consacrent une partie deleurs budgets à une communication qui vise réellement le renforcementdes personnes et le changement social ? Combien d’agences de déve-loppement ou d’ONG possèdent un département de communication etd’information digne de ce nom préoccupé par autre chose que l’autopro-motion institutionnelle et les relations publiques ? Comptez-vous....Les documents préparatoires de la 10ème table ronde inter institutionsdes Nations Unies sur la communication au développement (2007) ad-mettaient qu’en dépit des discours, la communication pour le développe-ment n’a pas été assez intégrée aux stratégies de développement.L’appropriation, la participation, le dialogue sont des objectifs de plus enplus mis en avant, mais aucune stratégie concrète n’est réellement pré-conisée. Les conceptions de la communication se limitent à la publicitédes projets. Il semblerait qu’on ne se soit pas suffisamment préoccupé departager le savoir pour rechercher réellement le consensus sur la planifi-cation, la mise en œuvre et l’évaluation des projets de développement.Faute d’engagement, le débat sur les médias et le développement a trèspeu évolué ces 20 dernières années car les références ont très peu changéfinalement. Les colloques se succèdent et leurs recommandations réin-ventent sans cesse la poudre, on habille les bonnes intentions de nou-veaux oripeaux méthodologiques, de nouvelles formules creuses et onlance des pétards mouillés qu’on regarde s’éteindre..." (Éditorial)