"Les entretiens menés en septembre 2019 avec des communicateurs en santé et des résidents ont révélé que les barrières linguistiques empêchent la compréhension d’informations cruciales sur l’Ebola. Les informations diffusées en français et en swahili ne sont pas comprises par tout le monde. Les gens ont du mal à interpréter le sens de termes médicaux en français qui paraissent pourtant simples. Le swahili est mieux compris dans la variante locale de Beni, tandis que les femmes et les personnes âgées de la région ont besoin d’informations dans la variante locale du nande. Pour les militaires et leurs familles, c’est en lingala qu’il faut donner les informations. Pour communiquer de façon efficace au sujet d’Ebola, il faut relayer l’information dans ces quatre langues. L’utilisation de la terminologie technique présente sa propre barrière linguistique. Certains termes médicaux clés spécifiques à l’Ebola sont en français et ne sont pas toujours traduits de la même manière. Les personnes chargées de la communication en santé ellesmêmes se trompent sur leur sens. Les participants de cette étude ont expliqué que certains des mots liés à l’épidémie sont inacceptables sur le plan social et culturel. Ces mots sont perçus comme étant violents et offensants, surtout ceux associés à la mort. Par conséquent, beaucoup de gens rechignent à les employer. Les communicateurs en santé les remplacent par leurs propres explications enveloppées d’euphémismes. Ces alternatives peuvent parfois être incohérentes et vagues et causer des malentendus. Les personnes chargées de la communication en santé ont besoin de soutien pour traduire les termes liés à l’Ebola d’une manière harmonisée et acceptable pour la population locale. La teneur des informations communiquées pose, elle aussi, un problème. Les messages actuels sur l’Ebola ne communiquent que des informations et des consignes de base. Ils ne fournissent pas les éléments nécessaires qui pourraient aider les gens à comprendre pourquoi et comment la prévention et le traitement d’Ebola fonctionnent. Aussi, avec l’évolution de l'épidémie et de la stratégie d'intervention, les questions des gens ont changé. Les participants de cette étude ont demandé que des informations complexes et transparentes leur soient communiquées dans une langue et un style qui leur sont familiers. Ils veulent des explications approfondies sur les derniers développements. Or il manque aux communicateurs en santé les outils de communication et la formation adaptés à ces développements, d’où la difficulté qu’ils ont à fournir des réponses à la fois claires et cohérentes. Les malentendus et les contradictions qui en résultent sont source de confusion pour les populations, et le manque d’explications détaillées ne fait qu’exacerber les doutes et les frustrations." (Résumé, page 3-4)
Résumé : ce que vous devez absolument savoir, 3
Nous avons discuté des besoins et des préférences de communication à Beni, 6
Le nande et le lingala sont des langues importantes pour entrer en contact avec des populations qui ne parlent pas couramment le swahili ou le français, 8
Des termes clés sont encore mal compris et doivent être traduits et expliqués de façon harmonisée, 17
Les gens posent des questions légitimes et demandent des réponses détaillées et actualisées, en des termes simples, 29
Les formats de communication doivent s’adapter aux préférences des gens et permettre le dialogue, 34
Ce que cela signifie pour votre programme, 40
TWB peut vous aider, 42