"Depuis leur apparition apres les independances politiques, les films realises par les Africains originaires des anciennes colonies françaises subsahariennes ont ete tres peu diffuses dans les salles de l'ancienne metropole. A de tres rares exceptions pres, ils ont egalement tres peu ete vus par le public français. L'image de « film de festival» qui leur a ete accolee a joue un role negatif non negligeable, confirmant leur mise a l'ecart dans un ghetto pour inities. Les quelques titres cites rituellement ont piege leurs locuteurs, qui se trouvaient reduits a ces lieux et a ces histoires qu'ils racontaient, et la realite d'un autre phenomene genant s'en est trouvee occultee: le rejet massif de ces cinematographies par les instances de legitimation du Nord, accompagne d'une condescendance melee a la culpabilite post-coloniale. Si la France a bien ete le lieu de naissance de nombreux films du Sud, elle en a de facto ete egalement le cimetiere, principal lieu de diffusion et d'existence materielle et symbolique, notamment aupres d'une frange de la critique, mais sans susciter l'interet des Français ni permettre a ces films d'acceder a la reconnaissance internationale." (Resume)