"Les médias reflètent-ils les sociétés telles qu’elles sont aujourd’hui ou bien ne reflètent-ils que les tendances majoritaires ? Comment mettre en lumière les différences et les particularismes sans encourager le communautarisme et contribuer aux divisions ? Le rôle des médias est-il de rapporter les faits ou de contribuer activement à une certaine vision de la société ? Les critères professionnels du journalisme sont-ils suffisants pour éviter les discours de haine et les messages exacerbant les tensions communautaires ? Lancé par CFI et le centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture (de la Fondation Samir Kassir), le projet Naseej – qui signifie « tissage » en arabe – s’appuie sur les médias pour restaurer et maintenir un débat équilibré autour de ces questions. En examinant ce que les médias libanais, syriens et irakiens publient et diffusent, le langage utilisé, les concepts promus, les groupes qui y sont représentés et ceux qui ne le sont pas, Naseej tente de promouvoir une vision inclusive du journalisme. L’objet n’est pas de demander aux journalistes de restaurer la paix ou d’éviter les conflits, mais de contribuer à l’émergence de conditions plus propices au dialogue à travers une meilleure qualité d’information vérifiée et professionnelle, évitant les généralisations et les stéréotypes. Il n’est pas de demander aux médias d’accorder un traitement privilégié aux minorités face à la majorité, mais de mettre en lumière les difficultés auxquelles font face les citoyens, tous les citoyens, quelles que soient leurs appartenances. Ce livret présente la synthèse d’une étude, réalisée en octobre 2017, sur la couverture médiatique de la diversité dans les médias irakiens, libanais et syriens, réalisée par la Fondation Adyan et la Fondation Samir Kassir." (Introduction)